Pourquoi on n’ose pas dire non ?
- Estelle Borgeat
- 19 févr.
- 2 min de lecture
Qu’est-ce qui nous pousse à subir toutes sortes de situations ? Et comment se fait-il que, les rares fois où l'on ose enfin s’écouter, on ne puisse s’empêcher de culpabiliser ?
C’était le thème de notre rencontre d’hier. Autour de la table, cinq femmes, avec des parcours, des éducations, des âges différents. Et pourtant, dire non n’est pas forcément évident. On ne se pose d’ailleurs parfois même pas la question.
Quand une voisine sonne à la porte pour nous demander de l'aide et tombe au milieu d’un travail important, on n’a même pas eu le temps d’analyser ce qui se passe qu’on est déjà embourbée. Et ce qui ne devait nous prendre que quelques minutes se transforme en un échange d’une heure. Sans réussir à s’en sortir, on l’écoute nous raconter tous ses malheurs. Pourquoi ne lui dit-on pas simplement : Marlène, je vais devoir écourter, j’ai quelque chose à terminer, bonne soirée... Par politesse ou par peur d’être moins appréciée ?
C’est la même chose quand on va à ce souper à contre-cœur, et qu’une fois installée, on se demande comment on va tenir jusqu’à la fin de la soirée ?
Pourquoi ne se lève-t-on pas en disant : Merci, mais non merci ...
Et il y a toutes les fois où l'on a renoncé à des envies, des projets, des soirées, pour rester auprès de notre bien-aimé.e. C’est d’ailleurs ce qui nous a poussé.e.s à le/la quitter, parce qu’on était bien trop frustré.e.
Alors, il est peut-être temps de voir le non comme un acte de générosité. Parce qu’on a le droit de renoncer à tous ces oui qui sont là uniquement pour faire plaisir, pour éviter de contredire. Et oui, on peut dire non sans avoir besoin de s’excuser, sans devoir se justifier.
Je pense que si nous étions toutes et tous un peu plus honnêtes, plus transparents avec nous-mêmes, avec les autres, nos rapports se porteraient mieux. On se sentirait mieux. Parce qu’on cesserait de réagir uniquement par peur d’être rejeté.e, jugé.e, moins aimé.e. Surtout que se respecter, définir nos propres limites, permet aux autres de savoir comment ils/elles peuvent se comporter.
Mais toi et moi, nous le savons que celui/celle qui nous impose tous ces tourments, qui nous force à toujours se comporter comme "il faut" c'est cette petite voix qui ne quitte pratiquement jamais notre tête, qui nous emprisonne, nous empoisonne. C'est elle qu'il faut réussir à convaincre, parce que tous les autres seront bien plus indulgent.e.s, plus acceuillant.e.s qu'elle.
Oui, ça prend du temps évidemment de changer des fonctionnements, il faut être patient pour pouvoir être davantage conscient.e.s.
Alors, la prochaine fois qu’on dira oui sans réfléchir, on repensera peut-être à ces quelques mots…
Et au fait, même quand on a dit oui, il n’est jamais trop tard pour dire non. Pour faire machine arrière, pour dire oups, j’avais pas réalisé mais enfaite… non.
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